Favoriser l’insertion professionnelle de jeunes autistes

Publié le 04.01.2023

La Fondation Malakoff Humanis Handicap accompagne l’essaimage du dispositif d’insertion en entreprise ordinaire de jeunes autistes mis en place par l’association Vivre et Travailler Autrement (VTA).

Ce projet expérimental assure un emploi et un logement pérennes à ces personnes. Il a permis la réalisation d’un guide pratique pour les entreprises.​

Il a fallu 10 années de travail pour que le projet « vivre et travailler autrement » voit le jour dans sa forme actuelle, c’est-à-dire avec un atelier de conditionnement au sein de l’usine Novandie et un lieu d’hébergement pour les travailleurs autistes salariés.

Cette expérimentation réussie démontre qu’il ne faut pas se limiter à un seul site qui concerne 12 adultes autistes alors qu’en France, des milliers pourraient bénéficier d’un travail et d’un logement.

En effet, les plans Autismes successifs constatent tous que les jeunes et adultes atteints d’un trouble du spectre autistique sont encore totalement exclus de la formation professionnelle et de l’emploi. L’accès à l’emploi ordinaire leur est particulièrement inaccessible, compte tenu, notamment, de la méconnaissance par les employeurs de leurs spécificités et de leurs potentialités.

L’objectif de ce projet d’essaimage est d’informer les dirigeants d’entreprises, et de leur faire comprendre qu’ils peuvent s’engager dans un tel projet, non seulement au titre de la Responsabilité Sociale et Sociétale de leur entreprise, mais aussi en intégrant la contrainte de l’efficacité économique. En effet, un tel dispositif est bien moins coûteux qu’une prise en charge des personnes autistes par des établissements médico-sociaux dont les places disponibles sont largement insuffisantes pour accueillir toute la population concernée.

Les témoignages des directeurs d’usine et d’atelier, parlent d’eux même (source VTA) :

« Leur arrivée nous a beaucoup apporté en termes de rigueur, d’organisation et de rangement. Nous avons gagné en productivité, notamment avec les travailleurs intérimaires qui s’adaptent plus rapidement à leur postes de travail ».

« Le bilan est positif à bien des égards, parce qu’il nous a permis de créer d’autres postes et aussi, parce qu’il a fédéré les salariés autour de l’intégration de personnes différentes ».

« Nous avons la preuve qu’il suffit de bien préparer le travail en amont, de bien expliquer pour qu’ils puissent exécuter les mêmes tâches, avec les mêmes cadences, la même minutie, la même habileté. Cela permets de faire évoluer les idées et le regard des autres personnes ».

Cette expérimentation a permis l’édition d’un guide pratique à destination des entreprises qui souhaiteraient recruter des personnes autistes mais ne savent pas comment s’y prendre.

Tous les aspects y sont abordés dont :

  • Qu’est-ce que l’autisme ?
  • Pourquoi embaucher une personne autiste ?
  • Comment recruter une personne autiste ?
  • Comment accompagner une personne avec autisme dans l’emploi ?
  • Quel coût humain et financier pour l’entreprise ?
  • Le maillage avec les dispositifs d’accompagnement vers et dans l’emploi
  • L’accès au logement : un élément de sécurisation de l’emploi

Découvrir le guide « L’insertion professionnelle des personnes avec TSA » (PDF, 2 mb)

Vivre et Travailler Autrement (VTA) en quelques mots

 

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L’association VTA a été créée par Jean-François Dufresne, père d’un enfant autiste. Comme à tous parents, s’est posée la question du devenir de leur fils, une fois celui-ci arrivé à l’âge adulte. Les solutions existantes (maisons d’accueil spécialisées, IME, voire hôpitaux psychiatriques) ne leur paraissaient pas adaptées à leur fils, comme à de nombreux autistes.

Déjà fondateur 15 ans auparavant d’une association œuvrant pour l’intégration scolaire des enfants autistes, Jean-François Dufresne a eu l’idée de ce dispositif associant contrat de travail et solution d’hébergement.

Une formule qui permet aux adultes autistes une véritable socialisation et un sentiment d’utilité.

Directeur général adjoint du groupe agroalimentaire Andros, Jean-François Dufresne a convaincu le PDG de son entreprise de participer au projet. Des postes en CDI au sein de l’usine Novandie d’Auneau ont été ouverts et la « Maison du parc » dans une propriété appartenant à l’entreprise et située à 2 km de l’usine a été aménagée. Une salariée du groupe a été mise à disposition de l’association VTA pour accompagner le montage juridique et financier du projet.

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